UAG SACCAGEE ?

mercredi 13 novembre 2013

L’UAG saccagée ?
La FSU Martinique est profondément respectueuse des aspirations profondes des peuples à disposer de leur destin. Pour autant, nous dénonçons le côté xénophobe dont sont victimes certains de nos collègues parce qu’ils seraient martiniquais ou guadeloupéens. Nous dénonçons aussi la manière dont toute cette affaire a été menée par le gouvernement méconnaissant l’équilibre délicat de l’UAG reposant sur les trois pôles universitaires de Martinique, Guadeloupe et Guyane. On ne répond pas à un dossier aussi complexe, aux menées parfois inavouables et opposées à l’intérêt même de la Guyane par des décisions hâtives et contraires aux intérêts bien compris de nos trois pays.
Ainsi créer une université de plein exercice en Guyane, sans s’interroger sur le coût de la décision du fait des moyens nécessaires, est une mesure politicienne sans fondement véritable tant le recrutement actuel en Guyane est faible et nuit à la viabilité d’une telle structure. A l’heure actuelle, la Guyane n’a pas suffisamment d’étudiants, ni de professeurs qualifiés en nombre suffisant pour développer une formation reconnue. Face aux mastodontes que sont le Brésil et le Venezuela, nous ne pèserons rien avant longtemps en matière de formation universitaire.
De plus, au moment où l’UAG tente d’asseoir son second souffle pour affronter le défi d’un siècle nouveau et plein de mutations, afin de pérenniser cet outil de gestion commune au sein d’une caraïbe francophone qui aspire à se gérer avec plus d’autonomie, c’est un coup fatal à tout esprit d’unité et de construction de politiques communes. C’est un mauvais coup porté à la volonté de nos pays de se développer en s’affranchissant des tutelles issues de notre histoire coloniale qui freinent notre dynamisme.
Enfin, et de manière bien plus dangereuse, on déséquilibre et on détruit ce qui existe et qui fonctionne au risque de tuer les pôles les plus dynamiques au sein d’un contexte toujours difficile. Ainsi la création d’une université de plein exercice risque de voir la Guadeloupe réclamer la même chose, et l’obtenir par son poids politique actuel. Quid de l’UAG en Martinique ? Qui ne voit que c’est la disparition programmée de toute université en Martinique car l’Etat ne pourra s’engager à financer 3 universités de plein exercice dans une zone finalement proche ? Qui ne voit que dès lors, ce sont nos étudiants qui feront les frais de ce bradage politicien de l’UAG ? Qu’est-ce qui alors pourra les retenir chez nous si la formation se dégrade faute de moyen ?
La FSU Martinique soutient pleinement les revendications des étudiants et des personnels de l’UAG Martinique. Elle soutient pleinement la Présidente de l’UAG qui dénonce l’arbitraire de mesures brouillonnes, illégales parce qu’elles ne respectent ni les textes ni les procédures réglementaires de fonctionnement de l’Université des Antilles-Guyane.
Rien n’interdit d’envisager le développement du pôle guyanais vers une université de plein exercice. Mais cela doit se faire en concertation avec l’ensemble des autres partenaires ou nous irons droit à la catastrophe.



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